Quel temps de chien ! Serait-on tenté de dire ? Et bien non, pas vraiment ! Le vocable « canicule » vient du latin « canis » le chien, canicula, petite chienne. En langue allemande canicule se dit aussi Hundstage : les jours du chien. Depuis des millénaires, Canicula désigne ainsi SIRIUS ( Alpha Canis Majoris) l’étoile la plus brillante de l’été dans la constellation du Grand Chien. Sirius apparaît toujours à l’horizon-Est lorsque le soleil se couche aux mois de Juillet et jusqu’au 22 Août, durant les jours les plus chauds de l’année.
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Le sourcier
Je cueille une branche de coudrier pour fabriquer ma baguette de sourcier. Je taille deux rameaux à la bonne dimension. Je tiens les branches dans chacune de mes mains, paumes renversées et tournées vers le ciel, l’aubier central orienté vers le sol. Je ferme les yeux un instant, détendu, pour me relier à la Terre et me sentir en communion avec elle. Enfin je marche lentement sur l’aride Plateau. Je suis irrigué d’eau. En m’avançant la baguette se met à se soulever par de vifs soubresauts. La rivière souterraine est ici ! - Plante un piquet ! dis-je au paysan. Ce qu’il fit. Je sors de ma poche un pendule que je tiens de ma main gauche (je suis gaucher) et je m’agenouille. - Pose l’un des graviers, à raison d’un gravier par seconde dans ma main droite que voici et je compte : Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit… A cet instant précis le pendule se met à décrire des cercles : - L’eau est à 8 mètres de profondeur ! Nous étions sur l’aride Plateau de Millevaches. Curieusement ce fameux Plateau avait irrigué le cerveau d’écolier de mon enfance, terres sur lesquelles j’imaginais alors d’immenses troupeaux de vaches broutant l’herbe, à perte de vue : Le Plateau de mille vaches ! Cependant l’étymologie du nom de ce lieu géographique m’était toujours restée obscure. Récemment un astronome m’informait qu'on y peut observer la très belle Voie Lactée dans un ciel noir, vide de toute pollution lumineuse. « Millevaches » vient de « Mille vacca » : qui signifie aussi en vieil Occitan « Mille sources ». Tout est cosmique. Source de vie, coule l’eau, la rivière sa fille, comme elle, la poésie.
Réjouissons-nous !
Réjouissons-nous ! Lui disais-je par dérision,
Car c’est l’été le plus froid que nous ayons aujourd’hui
Si on le compare aux étés qui sont à venir !
Terrés au fond de grottes profondes
Terrés au fond de grottes profondes
Nous n’étions plus que quelques-uns pour survivre
Nous en avions barricadé les entrées tant la chaleur du dehors est forte.
Tout est arrivé brutalement,
La planète totalement grillée.
Les climatologues nous avaient prévenus.
Quelques-uns dessinaient sur les parois,
Sommes-nous revenus à l’Age de pierre ! Se gaussaient les rigolards.
Il n’est plus le temps de rire
Tandis que nos dernières bougies se consumaient
Nous écoutions dans la pénombre le violoncelle d’un artiste,
La sonate de Schubert en La Mineur nous secouait l’âme
D’un dernier soubresaut d’espoir.
Le chercheur d’or
Le désert gagne notre espace,
plus un regard à nous lire,
la mine épuisée, nous serions tous partis !
Même les oiseaux, les sources riantes ont quitté le Domaine !
La mort des mots. N’aurions-nous plus rien à dire ?
Les voix éteintes.
Un vent râpeux couvre nos terres,
une tombe à ciel ouvert !
Il doit pourtant souffler quelque part un sirocco
pour flageller vos consciences !
Sur les fumerolles d’un incendie, sur mon enclos dévasté,
sur les ruines de ce que je fus,
ce chercheur d’or habité d’une vaine espérance,
je resplendis de toutes mes pépites,
Que vive ton regard à les redécouvrir.
De sable mes mots bâtis
De sable mes mots bâtis, de mon sablier le temps s'écroule, je le relève encore qu’il ne se tarisse ! Jusqu’à quand pourrai-je le renverser ? A perte de vue, j’ai bâti des montagnes de dunes, un Sahara radieux, un désert où domine d’une voûte étoilée le regard, ici-bas, j’ai gravi chacune des marches de sable, la deuxième efface la première. Toi, signe d'eau, tu habites la citadelle, ton jardin de roses et de réséda embaume la saison, l’eau glisse ton doux murmure, tu vis ! Il fait si chaud sous les toits à dévêtir ses illusions, on étouffe à vivre ce monde tout le temps désenchanté d’une fièvre, de sable mes mots bâtis, une oasis pourtant pour qui s’égare ! Oxygène dans la chimie d’une eau pure, parole d’amour, mais où es-tu ?
L’art Sénoufo
L’Art africain, aussi immense qu’un Continent, Le Musée des Arts Premiers trop étroit pour tout exposer ! Masques, sculptures, vêtements, mobilier, aussi leurs armes. Ici, ils ont su créer de petites figures en terre cuite peintes appelées « passeports africains » qu’ils présentaient pour faire valoir l'identité de leur ethnie :

Là, l’art Sénoufo : Je ramenais de Khorogo , une ville de Brousse située au Nord de la Côte d’Ivoire, la porte très ancienne sculptée d’un grenier à grains que j’avais achetée au chef d’un village, années 1970. L’ethnie sénoufo, un peuple de guerriers, parmi une mosaïque d’ethnies.

Le Bonheur ( Une poésie de Serge Malassagne)
Je rêve, une mouette me frôle de son aile D'un rocher en surplomb, je contemple la mer Je respire le grand air, je pense à elles Quelle douceur d'être leur père La mer s'agite, mes pensées aussi La mer est forte, mon moral s'accroît Les vagues se soulèvent, le but de ma vie grandit Je pense à elles et je les vois, Les récifs se recouvrent d'écume Le souffle du vent monte vers les cieux Mes deux filles surgissent de la brume Réunis nous regardons le ciel, il est radieux.

à fleur de peau
Le seringat, d’où son nom,
Dont les tiges qu’on évidait autrefois servaient de seringue,
à le croire, enivrant jusqu’à la folie,
Jasmin du poète, ami de l’abeille
Piqûre pour piqûre, à fleur de peau,
Je vis dans un monde parallèle
sensible à l’ortie des agissements humains et leurs poussées urticantes,
Vacciné d’une fleur, c’eût été beau, piqué par elle !
Imagine,
La pandémie par la senteur des seringats vaincue !

Le seringat, ou seringa, du latin syringa, d’origine grecque « syrinx » roseau. Jasmin du poète, jasmin des jardins. En Allemagne « Falscher Jasmin » moins poétique : faux jasmin.
J’aimerais, de Boris Vian
"J'aimerais Devenir un grand poète, Et les gens me mettraient Plein de laurier sur la tête Mais voilà Je n'ai pas Assez de goût pour les livres, Et je songe trop à vivre Et je pense trop aux gens Pour être toujours content De n'écrire que du vent."