Seul, seule comme un linceul,
seuls au seuil de la vie.
Seul un ennui et toute cette envie,
Tu me racontes une fenêtre éteinte
après toutes ces nuits d’étreintes.
J’ai le casque sur mes oreilles,
je ne t’entends pas, je veille.
La musique me tient, la musique me retient,
la musique me fait du bien.
Ce matin, rien n’est fait,
ce matin tout est à faire.
Ce matin, je compose et tu me souris
de toute ta patience;
je pianote sur le clavier, mes doigts malades,
je pianote cette ballade de la solitude.
Nous sommes un, deux, trois, quatre,
seuls au seuil de la vie.
Je sors et quelqu’un s’accroche à mon bras,
je sors, quelqu’un me parle,
je sors, quelqu’un me sourit,
je sors, quelqu’un a besoin de moi
je sors,
un oiseau sautille dans les lauriers.
Je sors, quelqu’un chante,
quelqu’un crie, quelqu’un récite
et la pluie débite ses vers,
il pleut, il pleut, il pleut,
je ne suis jamais seule.
Sur le banc quelqu’un me rejoint
c’est peut-être un pigeon,
je sens une caresse,
c’est un rayon de soleil
et si c’est un jour vide
mon cœur est plein de vivres,
mon cœur est plein de livres.