Le fantôme de l’Histoire ne peut se cacher.
Place de la République,le 19 Février 2019, à 20 heures.
Nous y étions. Recueillement unanime.
Maintenant. Un diapason vibre à l’unisson
du cri de ces désespérés qui allaient mourir dans les camps,
de ceux qui n’avaient plus la force de crier, plus encore !
La télé a, de nouveau, diffusé un encens de cérémonie solennelle.
Ne pas se tromper de sens. C’est un combat.
Un adolescent y a lu le texte d’un Antillais, Franz Fanon : » C’est mon professeur de philosophie d’origine antillaise qui me le rappelait un jour : Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous ! Et je pensais qu’il avait raison universellement, entendant par là que j’étais responsable, dans mon corps et dans mon âme, du sort réservé à mon frère. »
Un autre texte de Benjamin Fondane, poète d’origine roumaine mort au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, y fut dit : « Un jour viendra, sans doute, quand le poème lu se trouvera devant vos yeux. Il ne demande rien! Oubliez-le,oubliez-le ! Ce n’est qu’un cri, qu’on ne peut pas mettre dans un poème parfait, avais-je donc le temps de le finir ? Mais quand vous foulerez ce bouquet d’orties qui avait été moi, dans un autre siècle, en une histoire qui vous sera périmée, souvenez-vous seulement que j’étais innocent et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là, j’avais eu, moi aussi, un visage marqué par la colère, par la pitié et la joie, un visage d’homme, tout simplement !
( L’Exode, 1942)