Quand vient la première fraîcheur, les feuilles s’envolent, s’envolent, emportées par le vent d’automne. Un jour, l’une d’entre-elles, encore baignée de fines gouttelettes, toute ébouriffée, vint se poser sur le pas de ma porte.
Elle me dit :
– Où sont allées mes amies ? Je dormais quand elles sont parties. Maintenant je suis perdue ! je vais devenir une feuille morte !
Tu peux comprendre ma joie de pouvoir la réconforter, en séchant ses larmes de rosée ! Sur son limbe, j’ai même osé peindre un visage.
– Je vais bien, me dit-elle, d’un sourire dessiné.
Puis je n’ai pu faire mieux que lui donner ton adresse. Chez toi, je sais qu’elle serait aussi bien.
Comme les feuilles aiment la vie, en mille tourbillons ciselés, demain peut-être ou après demain, mon invitée frappera à ta porte.
Pour lui offrir le printemps, tu dois la prendre dans tes mains comme on recueille un oiseau.